Entre « politique de bon voisinage » et films d’animation de propagande: Walt Disney s’en va-t-en guerre (1941-1948)


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Article publié dans la Revue Française d’Études Américaines (RFEA) 2019/1 (n°158), pp. 111—131.

Résumé

L’été 1941 marque à plus d’un titre un tournant dans l’histoire culturelle et politique des Etats-Unis. En effet, alors que ces derniers s’apprêtent à sortir de leur posture isolationniste et à rejoindre la liste des belligérants, les studios Disney traversent une crise marquée par une grève de grande ampleur de ses animateurs qui réclament une amélioration aussi drastique que rapide de leurs conditions de travail. Pendant que le mouvement social qualifiée par les spécialistes – à l’instar de l’animateur et professeur Tom Sito – de « Guerre de Sécession de l’animation » fait rage dans les studios californiens, Walt Disney, sa femme Lillian et une délégation spéciale de 16 employés s’envolent pour une tournée sud-américaine (Brésil, Argentine, Uruguay) qui durera près de dix semaines.

Jouant le rôle d’ambassadeur de bonne volonté auprès des gouvernements sud-américains, Walt Disney endosse en réalité les responsabilités inhérentes à la diplomatie culturelle américaine du début de la Seconde Guerre mondiale envers l’Amérique latine. Cette dernière s’inscrit par ailleurs dans la continuité de la politique étrangère du « bon voisinage » mise en place dès 1933, et de l’action du gouvernement Roosevelt par l’intermédiaire de son Office of Inter-America Affairs (OIAA) créé en août 1940 afin d’enrayer la pénétration de l’idéologie nazie en Amérique du Sud.

Cette réflexion cherche donc à déterminer dans quelle mesure la tournée sud- américaine des studios Disney s’inscrit dans une dynamique de relations culturelles bilatérales entre les gouvernements d’Amérique latine et celui des Etats-Unis en temps de guerre. L’exploration des films d’animation nés de ce contexte particulier permettra d’étendre la réflexion à l’ambivalence idéologique manifeste des studios Disney entre 1941 et 1945, puis durant l’immédiat après-guerre.

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