L’altérité se construit et se déconstruit d’abord dans le discours, par des mécanismes linguistiques de différenciation ou d’assimilation qui permettent de penser l’autre et de le désigner.
Elle est travaillée en littérature et dans les arts représentatifs par des figures de dissociation ou de comparaison, par la fixation de types et la création de voix; elle est constamment interrogée, remise en cause ou renversée par les littératures minoritaires ou postcoloniales.
Elle forme enfin le cœur de problématiques identitaires collectives concernées par la définition et les rapports politiques entre groupes sociaux ou entre nations.
Elle traverse l’histoire de la colonisation et de la décolonisation, des luttes sociales, des conflits armés, du rapport entre pouvoir et minorités.
Le rapprochement de ces mécanismes linguistiques, culturels ou politiques permet d’offrir des éclairages multiples et de souligner des convergences possibles dans l’étude d’un sujet complexe et essentiel à l’heure du renouveau des discours identitaires.