Arts et folklores en Europe, Amérique et Afrique, regards croisés XVIIIe-XXe siècle (Paris III)


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Cette journée d’étude a réexaminé les liens entre arts et folklores, dans les aires culturelles européenne, américaine et africaine, depuis la création des identités nationales jusqu’à la décolonisation et à l’époque actuelle, ainsi que dans la transformation du monde de l’art et des sciences sociales ayant eu lieu ces trois derniers siècles. L’approche adoptée fut comparatiste et pluridisciplinaire et ainvité à la discussion.

Annonce

Le 30 et 31 mai 2012, à Paris, les doctorants de l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (ED 122), de l’Université de Lorraine (ED 411) et de l’ENS d’Ulm proposent aux chercheurs confirmés ou non une journée d’étude suivie d’une table ronde sur les liens entre arts et folklores, dans les aires culturelles européenne, américaine et africaine. L’objectif est d’éclairer les liens entre ces deux notions, en les mettant en rapport tant avec les processus anciens de « création des identités nationales » (Anne-Marie Thiesse, 1999) qu’avec ceux de décolonisation et de reconfiguration des États-nations caractéristiques de l’extrême contemporain.

Argumentaire

Le terme de folklore, d’abord apparu sous la plume de W. Thoms en 1846, a été compris très différemment depuis la « théorie des survivances » (paradigme de l’évolutionnisme culturel) jusqu’à la « théorie des résistances » (Gramsci) en passant par les usages esthético-romantiques dans certains mouvements de reviviscence culturelle aujourd’hui. La difficulté à adopter une définition stable ainsi que les contextes historiques, géographiques et politiques de sa mise en place et de son utilisation ont pu conduire à la tentation d’évincer cette notion du champ de la recherche scientifique en France : considérées par opposition à la culture savante et lettrée, les cultures observées par les folkloristes, orales et populaires, ont pu faire l’objet, par ce biais, d’un ensemble de clichés tendant à réifier leurs pratiques.

Pour ces raisons mis à l’écart aujourd’hui par la recherche ethnologique, le folklore n’en continue pas moins d’inspirer d’autres domaines théoriques et nombreux sont les artistes qui s’en réclament dans leurs créations, soit pour s’en nourrir, soit pour le rejeter. Il paraît donc fécond de repenser la notion en la confrontant au concept d’art, compris dans son acception la plus large, en incluant ses différentes formes d’expression. Ainsi chercherons-nous à analyser leurs rapports, faits d’antagonismes, de complémentarités voire d’hybridations, au travers de différents prismes (politique, économique, social, religieux, esthétique), à partir de cas concrets couvrant les trois derniers siècles. Les communications pourront offrir, par exemple, des réponses aux questions suivantes :

Faut-il considérer le folklore comme une notion périmée pour l’analyse des pratiques artistiques contemporaines ?

Quelle peut être la valeur folklorique de l’art ? La valeur artistique du folklore ?

Comment les artistes peuvent-ils se réapproprier le folklore dans leurs créations, et à quelles fins ?